04/04/2019
Balthazar QUATRO, Rimailleur sans rimes, Poète non conventionné de la F.E.O.
J’ai envie d’aboyer
Sur la Lune adorée,
je blanchis comme
la lumière,
sous cinq doigts
de pluie.
Le vent s’est
emmêlé les
cheveux à la
chaleur de ton
sourire.
Sous le pain,
ma maison
et un plancher
pour tes pas,
la danse de
l’ eau empiète
sur l’ombre,
ne te penche
pas au-dessus
de l’huile.
Moi, aveugle,
j’ai senti l’air
sur la semelle
de ta nudité.
Ta jupe baille,
un bout de Nuit
s’ouvre et me tire
en riant
de mon sommeil.
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11/01/2018
Erika MELENTOVA, Patrouilleur - Désastreur Extraordinaire, nous signale un Anniversaire important : LE 8 JANVIER 1938.
Les anniversaires fleurissent. On nous abreuve, on nous saoule d’anniversaires. Anniversaire de la cueillette de la première patate douce en France, de la naissance du Vice Roi des Indes, anniversaire de la mort de la Grand-mère de Sylvie la Girafe, de la naissance de la Paléontologie Excursive, de l’invention du Couscous cuisiné à l’eau de mer, du premier rot de Carla Bruni (encore bébé), etc, etc …
Alors prenons notre tour dans la ronde des anniversaires, et retournons 80 ans en arrière : le 8 Janvier 1938.
Cela se passe juste 20 mois avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. Mais la Guerre est déjà là, elle est de l’autre côté des Pyrénées et elle dure depuis un an et demi. C’est la Guerre d’Espagne. Elle fait des ravages, et en 1938, la mort et la destruction ont déjà bien travaillé à enfourner dans la noirceur et la profondeur de leurs coffres tout ce qui avait fait le rêve d’égalité et de justice de la République Espagnole, issue des urnes.
Les fascistes, aidés par les troupes Hitler et celle de Mussolini, ainsi que par le silence plein de lâcheté des démocraties Occidentales, gagnent du terrain et tiennent une bonne partie du pays.
C’est alors que les Républicains décident de leur reprendre la ville de Teruel, qui depuis le début du conflit a basculé dans le camp nationaliste. Une victoire relèverait un peu le moral des troupes Républicaines que mine l’inexorable avancée des fascistes, ces derniers leur étant supérieurs du fait de la qualité de leur armement mais aussi parce que, eux, constituent une armée de professionnels.
Le 8 janvier 1938 l’armée Républicaine Espagnole arrache la ville aux Franquistes. Le colonel et l’évêque de Teruel ( !! ) se rendent officiellement.
(Wikipedia et d'autres se tiennent à votre disposition pour vous renseigner plus avant. N'hésitez pas, allez voir. Cherchez, essayez de savoir ce qui s'est passé ensuite, et quelles conséquences cela a pu avoir. Rendez hommage aux victimes de la Bataille de Teruel, allez voir pourquoi ils sont morts).
Voilà, c’était l'anniversaire d’un évènement datant de 80 ans, un évènement dont vous risquez de ne plus entendre parler jusqu'à la fin de votre vie ! Et pourtant il fait partie de votre histoire. Autant, du moins, que l’anniversaire de la première fois où le Président Macron a enfilé un polo Lacoste.
Et puis, un conseil : Si vous voulez garder la vue, les copains, arrêtez tout de suite Voici, Voilà, Gala, Closer et Paris Match, ce genre de fadaises. C'est pas bon du tout pour les rétines, ça rend aveugle.
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09/01/2018
On est en 2018 ?? Oui ... en 2018 !! Les voeux de la F.E.O.
19:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/11/2017
Un nouveau CRUSH de PTIT SOLDAT, présenté par Gala KARMINOV.
11:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/11/2017
Gala KARMINOV, Explorateur Verbaphonique Missionnée de la F.E.O. vous présente un sample vidéo, un CRUSH, la dernière marotte de PTIT SOLDAT.
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02/12/2016
Une note de Pablo MELANKOLIKOVITCH - Partisan Pointdevuepointilliste.
On est rentrés en traversant Roanne, l’autre soir. Il était aux environs de 19h00, il faisait déjà nuit. La circulation, relativement fluide, me permettait de regarder autour de nous avec cette attention que, d’habitude, puisqu’au volant, je ne peux porter à l’extérieur. Ils avaient quelque chose d’infiniment touchant, tous ces gens sur les trottoirs qui s’activaient, chacun à son affaire, chacun dans son monde de préoccupations, de réflexions intérieures, chacun dans sa bulle cosmique, dérivant au gré des rues, tendu vers les choses à faire avant de rentrer.
Un sentiment d’étrangeté, dont je savais la source purement visuelle, me travaillait depuis que nous avions rejoint les zones commerçantes du Centre-ville. Quelque chose de ce spectacle que j’avais sous les yeux - rien : la ville et ses trottoirs, les passants - ne cadrait pas avec l’enregistrement que j’en possédais.
Jusqu’au moment où j’ai fini par comprendre. L’éclairage public était éteint. Par mesure d’économie sans doute.
Sans nul doute.
Il est désormais bien connu que le secteur public de l’économie nationale doit faire amende honorable, car il est cause de grande gabegie. Le coupable, ainsi désigné, a donc décidé de fournir des gages de bonne volonté, de se déculotter devant les passants, et de céder au geste de supplication suprême que la nation, et la commune toute entière, attend.
A genoux le Service Public. Implore la mansuétude de la foule, de ce peuple que, sans vergogne, jour après jour, tu as odieusement dépouillé !
Le chœur des fonctionnaires (l’ensemble de tous ceux que la manne publique continue d’engraisser) :
- « Oh, pardon, mille fois pardon, public d’amour, citoyens adorés ! Je le jure : je ne m’en suis pas rendu compte. J’ai usé et abusé de vos faveurs, avec outrance et dédain, dépensé sans compter, additionné sans jamais penser à soustraire, et - mon embonpoint et mes effectifs pléthoriques en témoignent - ma bonne santé n’est que le fruit de l’impudence et de l’égoïsme le plus éhonté.
Je sollicite ton pardon, peuple révéré.
Aussi, pour en obtenir la moitié du début du quart suis-je prêt à montrer patte blanche. Mon premier geste de contrition sera d’éteindre les lumignons et réverbères, dont l’onéreuse et implacable clarté vous éblouit et filtre jusqu’au fond de vos portefeuilles vides, pour le blesser, le traumatiser durablement. «
Oui. Mais il n’y avait pas que ça. Car malgré l’absence d’éclairage public, les artères de la Ville baignaient dans la lumière. Je me souviens d’ailleurs de l’avoir trouvé curieusement « ras le trottoir », basse, restreinte. Il lui manquait une dimension spatiale évidente, et c’était celle de la verticalité.
De cette brillante déduction a découlé tout naturellement le constat suivant : la manne lumineuse provenait des commerces. Et uniquement d’eux. Magasins, boutiques et échoppes diverses s’étaient accaparés le don de déverser dans les rues la clarté salvatrice.
Cet éclairage cru, presque étanche, suffisait visiblement au cœur de la Cité pour vivre, pour fonctionner.
Qui l’eut cru ? Le Commerce était devenu en définitive cette force qui éclairait la rue, permettait aux gens d’aller et venir en sécurité, sans risquer par mégarde de se prendre un réverbère désormais inutile de plein fouet. Merci Ô Grand Dieu du Commerce de placer le Public sous tes auspices les plus favorables, de lui permettre ainsi, en déployant tes belles ailes criardes - plumes de néon et de plastique fluo - de se déplacer au milieu de ses semblables ! Rester humain, c’est cela l’important.
Le paradoxe me semblât savoureux. Une fois de plus, les valeurs marchandes raflaient la mise, imposaient leur volonté. Le Service Public avait eu beau se vautrer dans les délices suspects de l’humiliation, rien n’y avait fait : l’argent avait conquis le terrain. Et pire, il avait supplanté son rival dans ses missions auprès des citoyens.
C’était ainsi : nous tous, citoyens, étions devenus, d’un coup de baguette lumineuse, des clients.
Je tournais la tête soudain, vaguement écoeuré. Et faillit emboutir la voiture qui avait surgi sur ma droite. Bof, me dis-je, cela fera viendra agrémenter le chiffre d’affaires d’ un de nos gentils carrossiers.
Et ça, c’est rendre service au Public.
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